En grandissant, j’ai appris beaucoup de choses de ma sœur Sarah. Elle a eu ses premières règles avant moi, ce qui m’a permis de vivre tous ces changements plus facilement.
Je me souviens d’avoir entendu ma sœur parler de ses premières règles. J’étais probablement en CE1 ou CE2. Pour une quelconque raison, je savais déjà ce qu’étaient les règles, j’en avais déjà entendu parler. J’étais toujours entourée de femmes (mes tantes, mes cousines, ma sœur et ma mère), alors je suppose qu’avant que ma sœur ait ses règles, ce devait être un sujet dont nous parlions facilement. Ce jour-là, ma mère criait après ma sœur en pensant qu’elle avait renversé du maquillage partout sur son short blanc. Elle était loin de se douter qu’il ne s’agissait pas de maquillage !
Je ne me souviens pas clairement du jour de mes premières règles. Ma mère ne m’y avait pas préparée, mais je n’en avais pas besoin : j’avais déjà vu ma sœur avoir ses premières règles. Je me souviens que j’étais en CM2 et que c’est arrivé en mai. J’étais prête à avoir mes règles. Je me souviens d’en avoir parlé à mes amies en espérant bientôt passer cette étape importante et devenir une femme adulte. Quand c’est arrivé, je l’ai dit à ma mère, à ma sœur et à ma grand-mère. Ensuite, j’ai appris la nouvelle à certaines de mes amies et très vite tout le monde le savait. Cela ne me dérangeait pas qu’elles soient au courant, je n’avais pas honte.
Ma mère m’a dit de porter des serviettes jusqu’à ce que je me sente suffisamment à l’aise pour porter des tampons. J’en ai porté le premier mois. En juin, j’ai eu un récital de danse et je ne pouvais pas porter de sous-vêtements. J’ai donc dû essayer de mettre des tampons. J’ai lu les instructions dans la salle de bains. J’ai essayé toutes les différentes positions et finalement réussi à insérer un tampon. Je me suis toutefois vite rendu compte que quelque chose n’allait pas. J’ai demandé à ma sœur si je devais garder le tampon en entier à l’intérieur. Elle m’a répondu que je devais seulement garder la partie en coton, l’autre était l’applicateur qui servait à faciliter l’insertion. J’ai retiré le tampon et j’ai réessayé. Cette fois, je n’ai pas ressenti de gêne et je me suis finalement habituée à mettre un tampon.
Après avoir eu mes premières règles, je me suis sentie plus vieille parce qu’on m’avait dit que les règles étaient un signe de maturité. Je grandissais. Avoir mes règles n’était pas tout à fait ce que je m’étais imaginée. Je devais apprendre à vivre avec et c’est ce que j’ai fait. Avec le recul, il y a une chose que j’apprécie : les règles sont une étape où l’adolescente devient une femme, un passage essentiel que de nombreuses filles en pleine croissance traverseront.